Triste poésie sur un détéctive renommé
Voici une longue et triste poésie sur Sherlock Holmes:
Sans mère qui l’enfante et sans souci d’ancêtres,
un enfant perdu, un enfant sans parents,
il est fils du hasard. Immédiat, imminent,
les songes des lecteurs multiples sont ses maîtres.
Chaste, ne sachant rien des choses de l’amour,
cet homme si viril a renoncé à l’art
d’aimer. À Baker Street il vit seul et à part.
l’oubli, cet art encore, lui fait défaut toujours.
Il vit sans relations, mais sans que l’abandonne
la ferveur d’un dévot, son vieil évangéliste
qui de tous ses miracles sut dresser la liste.
Il vit commodément : en troisième personne.
Il attise dans l’âtre une brassée de flammes
ou met à mort parmi la lande un chien d’enfer.
Il ne sait pas qu’il vit sans fin, cet homme fier.
Il devine des riens et file l’épigramme.
Il vient à nous d’un Londres de gaz et de bruine,
un Londres qui se voit capitale d’empire,
et l’intéresse peu, d’un Londres qui respire
le mystère et ne veut pas savoir qu’il décline.
Penser, un soir ou l’autre, à Sherlock Holmes est une
de ces bonnes manies qui nous restent. La mort
avec la sieste, aussi. Et notre réconfort,
de respirer dans un jardin, de voir la lune.
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